Utilisation encadrée des équipements de protection individuelle en EHPAD pour une prévention efficace

Prévenir au quotidien : mieux protéger les résidents et les équipes en EHPAD

À Vos Masques Toujours Prêts

Port du masque en EHPAD à adapter selon les situations pour préserver efficacité et lien humain

Des équipements de protection bien choisis, bien utilisés

Le matériel de protection individuelle (EPI) reste l’un des piliers de la prévention en EHPAD. Pourtant, il est encore trop souvent mal utilisé ou mal compris. Masques chirurgicaux, gants, surblouses, lunettes ou visières : leur usage doit répondre à une logique précise, fondée sur l’évaluation des risques et non sur la routine.

Le port du masque, par exemple, ne doit pas être constant mais circonstancié : en présence d’un résident infectieux, lors de soins à risque de projection, ou en période de circulation virale accrue. Porter un masque en continu sans indication peut provoquer une lassitude des équipes et nuire à la relation soignant-soigné.

  • Masques : privilégier les modèles conformes aux normes EN 14683 ou FFP2 selon les situations. Les changer toutes les 4 heures ou dès qu’ils sont humides.
  • Gants : à usage unique, uniquement lorsque le soin expose à des liquides biologiques. Le lavage des mains reste prioritaire.
  • Surblouses : à utiliser en cas de contact prolongé ou rapproché avec un résident contagieux, ou pour des soins souillants.

Au-delà de la possession du matériel, c’est la formation à son bon usage qui fait la différence. Une fiche mémo, une démonstration rapide en équipe, un rappel en réunion mensuelle : ces gestes simples permettent de maintenir une culture de la prévention active.

Hygiène des mains en EHPAD, geste essentiel de prévention à renforcer au quotidien

L’hygiène des mains, toujours au centre

L’hygiène des mains est un levier de prévention qui dépasse toutes les autres pratiques. Elle semble acquise, mais mérite d’être retravaillée en continu. Le lavage au savon doux et le frictionnement avec une solution hydro-alcoolique doivent s’inscrire comme des réflexes intégrés, pas comme des gestes contraints.

En EHPAD, les moments clés sont nombreux : avant un soin, après un soin, après un contact avec l’environnement du résident, après le retrait des gants, avant de servir un repas, etc. Chaque oubli augmente le risque de transmission croisée.

  1. Privilégier les flacons muraux bien positionnés à hauteur de main.
  2. Vérifier régulièrement la disponibilité des solutions dans les chariots de soin, les poches des blouses, les pièces communes.
  3. Former les nouveaux arrivants, rappeler les bases aux équipes plus anciennes, sans culpabilisation.

Rien ne remplace une culture partagée de l’hygiène. Quand l’ensemble de l’équipe valorise ces gestes et se soutient mutuellement dans leur application, la prévention devient naturelle.

Moments clés de l’hygiène des mains en EHPAD pour prévenir les transmissions croisées

Favoriser l’hygiène de vie des résidents

La prévention en EHPAD ne se limite pas à la barrière aux infections. Elle repose aussi sur une attention portée à l’hygiène de vie globale des résidents : alimentation, sommeil, activité physique, stimulation cognitive. Un résident en meilleure forme résiste mieux aux agressions extérieures, qu’elles soient infectieuses ou psychologiques.

Quelques points de vigilance simples à mettre en place ou renforcer :

  • Hydratation : surveiller les apports, proposer de l’eau à chaque activité, varier les plaisirs (tisanes, bouillons, jus dilués).
  • Nutrition : éviter les menus monotones, adapter les textures sans appauvrir les apports, créer des temps de repas conviviaux.
  • Sommeil : respecter les rythmes, limiter les réveils inutiles, favoriser des ambiances apaisantes en soirée.
  • Mobilité : encourager les déplacements même courts, proposer des ateliers adaptés, valoriser les petites victoires.

Chaque professionnel peut agir à son niveau. Une aide-soignante qui prend le temps de proposer un verre d’eau. Un agent de service qui crée un cadre de repas agréable. Un animateur qui propose une marche douce. Ces gestes forment une trame invisible mais solide de prévention quotidienne.

Prévention en EHPAD axée sur l’hygiène de vie globale des résidents pour renforcer leur santé

Une organisation au service de la prévention

Enfin, une bonne prévention repose sur une organisation structurée, sans surcharge. En EHPAD, les plannings sont serrés, les équipes sous tension. Pourtant, quelques leviers permettent de renforcer la prévention sans alourdir le quotidien.

Le premier est la clarté des procédures : un protocole lisible, facilement accessible, compris par tous. Trop souvent, les documents sont longs, flous ou rangés dans un classeur que personne n’ouvre. Mieux vaut un protocole court, affiché et discuté régulièrement, qu’un pavé oublié.

Le second levier est l’identification de référents ou de personnes ressources. Une aide-soignante formée à l’hygiène qui peut répondre aux questions. Un cadre disponible pour ajuster un protocole au terrain. La prévention gagne en efficacité quand elle s’ancre dans les réalités de chaque service.

Le troisième point, souvent négligé, est l’écoute. Une équipe qui peut signaler sans crainte un manque de matériel, une difficulté d’application ou un doute sur une pratique est une équipe qui progresse. C’est aussi une manière de valoriser les compétences, de reconnaître le savoir-faire de chacun.

Enfin, la régularité des temps de rappel ou de formation courtes est essentielle. Pas besoin de grands séminaires. Dix minutes en début de poste, une affiche bien faite, une discussion en équipe après un événement : la prévention se cultive au fil de l’eau.

Prévenir, c’est organiser, former, adapter et valoriser. Pas imposer ou sanctionner. C’est cette logique que j’essaie de porter ici, article après article.

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