Aucun fabricant n’a homologué la désinfection des masques chirurgicaux ni FFP2 pour une réutilisation répétée en contexte de soin. Pourtant, en temps de pénurie, diverses options ont été envisagées, avec prudence.
Les recommandations officielles : une très grande prudence
-
Masques chirurgicaux : Leur structure est sensible à l’humidité et aux produits de désinfection. Ils perdent rapidement leur pouvoir filtrant et leur capacité d’adhérence après tout traitement. Les autorités (HAS, INRS, OMS) déconseillent formellement toute tentative de désinfection ou de réutilisation.
-
Masques FFP2 : En théorie, ces masques pourraient être décontaminés par certains procédés, mais uniquement dans des contextes contrôlés, pour un très faible nombre de cycles, et surtout, cela ne concerne qu’une sélection limitée de modèles. Les agents de santé n’ont pas accès en routine à ces équipements industriels. L’OMS, le CDC (USA) et l’ANSM (France) ont émis des consignes exceptionnelles lors de crises aiguës, en insistant bien sur l’urgence de ces mesures et les marges de risque qu’elles comportent.
Il existe des protocoles expérimentaux hors du champ du soin, mais aucun ne garantit une efficacité ou une sécurité suffisante pour un usage au quotidien, notamment en EHPAD ou structure médico-sociale.
Quels risques liés à la désinfection et à la réutilisation des masques ?
-
Perte d’efficacité : Les masques reposent autant sur leur tissage que sur leur électrostatique : toute désinfection par eau, alcool, vapeur ou chaleur peut dégrader ces propriétés.
-
Transformation chimique : Certains désinfectants laissent des résidus, potentiellement irritants ou toxiques pour le porteur ou la personne soignée.
-
Difficulté de contrôle : Sans matériel spécialisé, il est impossible de vérifier qu’un masque conserve une filtration correcte ou qu’il n’a pas été contaminé à l’intérieur ou lors de la manipulation.
-
Effet pervers sur les comportements : Un masque à l’aspect visuellement propre peut masquer une perte d’efficacité invisible mais dangereuse.
Selon une étude de 2020 par l’Université Stanford, la filtration d’un masque FFP2 peut chuter de 95 % à moins de 60 % après deux cycles de désinfection à l’alcool ou à la javel (source : Stanford Medicine, « Masks and Decontamination », 2020).