Contamination directe par les mains
Les mains sont le principal vecteur de microbes. En manipulant son masque sans hygiène adéquate, on facilite le transfert de micro-organismes de la surface du masque vers les muqueuses (yeux, nez, bouche).
- Une étude réalisée à l’Université d’Hong Kong a démontré que, sur 79 soignants équipés de masques chirurgicaux, 19 % portaient des agents pathogènes sur leurs mains après manipulation du masque.
- Un geste fréquent de repositionnement augmente significativement le risque d’auto-contamination : le masque devient un support contaminé par les postillons, puis par les mains.
Pertes d’efficacité : protection illusoire
- Un masque qui ne couvre pas complètement le nez et la bouche laisse passer des gouttelettes et aérosols, réduisant la filtration à moins de 40 % selon les expérimentations de l’ANSES.
- En le portant sous le menton, il est ainsi estimé qu’entre 60 % et 80 % du flux expiratoire n’est plus dirigé à travers le filtre, mais directement dans l’environnement.
Porter mal le masque, c’est donc parfois pire que de ne pas en porter du tout : cela donne l’illusion d’une protection, tout en laissant circuler agents pathogènes et contaminations croisées.
Risque de stockage et de gestion incorrecte
- Un masque posé dans la poche ou sur un bureau peut héberger des agents pathogènes jusqu’à plusieurs heures (le SARS-CoV-2 reste viable sur tissu pendant 48 heures dans 20% des cas, d’après un rapport du CNRS).
- Réutiliser un masque mouillé, sale, ou déjà porté expose à des risques d’aspergillose, de développement bactérien, et de transmission de germes multi-résistants.
Certains épisodes locaux de grippe et de COVID-19 en 2023 ont mis en évidence, via les enquêtes sanitaires de Santé Publique France, qu’une mauvaise gestion du stockage des masques, alliée à leur réutilisation, expliquait jusqu'à 24 % des contaminations secondaires survenues dans des unités de vie protégée.